Le 18 novembre 1999, le représentant légal de l’ONU pour les enfants « Shorté » et la communauté internationale commence à s’intéresser à la « guerre oubliée » du Congo-Brazzaville. Il évoque le sort des 800 000 déplacés (sur une population de 3 millions d’habitants) « contraints de vivre dans des conditions épouvantables ». Il fait état de «très nombreux atrocités » perpétuées contre les civils.
Un mois plus tard, nous étions sur place. Nous avons effectivement pu constater l’ampleur du conflit et recueillir de nombreux témoignages confirmant les viols de milliers de femmes, les exécutions sommaires, les rackets et pillages. Le fruit de la guerre civile qui perdure depuis décembre 1998. Elle oppose le régime de Denis Sassou N’Guesso ( troupes gouvernementales et milices « cobras » du président) aux milices de l’ancien président Pascal Lissouba et de son premier ministre Bernard Kolelas (chassés du pouvoir en octobre 1997 par un coup d’Etat). plus de 250 000 personnes fuient la capitale et des dizaines de milliers d’autres les grandes localités. Prises en étau , elles n’ont d’autres choix que de se réfugier en forêt. Pendant des mois, elles vont vivre de feuilles et de racines. Le conflit, en un an, aurait fait au moins 50 000 morts.
La raison principale du conflit : le pétrole et sa rente. Dans ce reportage, nous mettons en exergue la position pour le moins ambiguë de ELF, et la bienveillance de l’Etat français...