C’est comme ça tous les ans depuis trois siècles. Le mardi gras, les hommes de Guerlesquin dans le Finistère se séparent en Nordistes et Sudistes pour une guerre de sécession aux règles aussi imprécises qu’incompréhensibles. Terrain de bataille : le parvis de l’église. Les armes : une drôle de boule plombée et tronquée : le Boulou. A partir de là, ceux dont la maison est exposée au Nord affrontent ceux dont la maison est exposée au Sud. L’affaire est si sérieuse qu’on l'appelle le championnat du monde de Boulou Pok de Guerlesquin. A l’origine, le curé voulait libérer les hommes de l’emprise trop sévère de leurs épouses. Pari tenu cette année encore. De lancer de boulou en tournée de bistrot, la guerre de sécession se termine par un joyeux armistice entre hommes. On comprend que le sport mondial de Guerlesquin soit interdit le reste de l’année.