Région d’Alas, Timor oriental, mi-novembre 1998. Ruines calcinées, cadavres, survivants en fuite dans la forêt. L’armée indonésienne vient de frapper : simple opération militaire, face à la guérilla du FRETILIN, le Front de Libération du Timor. Des morts à ajouter sur une liste déjà forte de 200 000 noms (25 % de la population actuelle), dans cette partie de l’archipel en guerre depuis 23 ans, depuis la fin de la colonisation portugaise. Les autorités indonésiennes, qui ont annexé le Timor oriental en 1976, interdisent tout reportage dans cette partie de l’archipel qu’elles tentent de coloniser par tous les moyens. Lors de la chute de Suharto en Avril/Mai 98, l’Eglise, les défenseurs des droits de l’homme et les guérilleros s’étaient pris à espérer. En vain : depuis la fin de l’année dernière, l’armée envoie de nouvelles troupes à Timor. La route va être longue jusqu’à l’indépendance…